11.07.23 – Vivalia 2025 et zoning de Weyler-Hondelange : même combat !

Un hôpital et un zoning. A priori, il est difficile d’établir un lien entre les deux. Ces deux projets ont pourtant la triste caractéristique commune de menacer des dizaines de terres agricoles en province du Luxembourg : 23 ha pour le zoning Weyler-Hondelange et plus de 50 ha pour l’hôpital de l’intercommunale Vivalia à Habay. A l’heure où la Wallonie réforme ses outils d’aménagement du territoire pour mettre progressivement fin à l’artificialisation des terres, ces deux projets vont à contre-courant de la déclaration de politique régionale.

Si la FUGEA n’est pas compétente pour se prononcer sur l’avenir des soins de santé ou sur les besoins (réels ?) de zones économiques supplémentaires, elle est par contre très au fait des enjeux fonciers en Wallonie. Petit rappel du contexte : en 2021, les terrains artificialisés occupaient 1 823 km² (soit plus de 11 % du territoire régional), contre 1 260 km² en 1985. En 36 ans, les terrains artificialisés ont donc progressé de 44,6 %, ce qui correspond à une croissance moyenne de 15,6 km²/an (SDT, 2023). Comme le rappelle le schéma de développement du territoire, actuellement en consultation publique, « L’artificialisation des terres résultant de l’urbanisation se fait essentiellement au détriment des terres agricoles. » Et donc des agriculteurs et agricultrices.

L’accès à la terre est un problème endémique en région wallonne. Les causes de la pression foncière croissante sont largement connues des décideurs et décideuses politiques : concurrence avec d’autres usages (production d’énergie, chevaux, sapins de Noël, golf, …), arrivée massive de nouveaux investisseurs privés et artificialisation continue (donc diminution de l’offre) des terres agricoles. Vous mélangez ces ingrédients avec une absence totale de régulation du marché foncier et vous arrivez à la situation catastrophique que connait aujourd’hui la Wallonie en terme d’accès à la terre.

Tout comme les causes, les conséquences de la pression foncières sont établies de longue date : disparition des petites et moyennes fermes, difficultés de renouvellement des générations en agriculture et de transmission des fermes, impossibilité pour les jeunes de s’installer. Aussi, la transition vers des pratiques agricoles durable est menacée par un coût du foncier trop élevé et un accès aux terres trop précaire.

Malgré ces constats répétés depuis de nombreuses années par la FUGEA, la région wallonne envisage donc aujourd’hui de modifier le plan de secteur pour construire un hôpital au milieu de la campagne (avec l’ensemble des infrastructures routières à créer !) et d’étendre une zone d’activité économique alors que des alternatives existent !

Pour notre syndicat, le temps où les terres agricoles faisaient office de réservoir de foncier bon marché est révolu. Les défis actuels (dérèglement climatique, crise de la biodiversité, besoin de garantir notre souveraineté alimentaire, etc.) nécessitent une agriculture nourricière, dynamique et capable de continuer son chemin vers la transition. Pour y arriver, nous devons préserver toutes nos terres agricoles et assurer un accès pérenne aux agriculteurs et agricultrices qui les cultivent.

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