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décembre 2025

Zones de captage et autres réglementations sur les pesticides / Etats généraux de la protection des cultures sont lancés /  Stratégie pour le foncier agricole en Wallonie /  Fumée blanche pour la BCA5 ? / Arbitrage des aides aux investissements / Nouveautés PAC 2026 / Accord UE-Mercosur / Semences

Actualités agricoles : la FUGEA vous informe desEtats généraux de la protection des cultures sont lancés dossiers politiques en cours.

Le Ministre de l’environnement Yves Coppieters a annoncé différentes restrictions sur l’usage des pesticides lors d’une Commission Environnement et Santé du Parlement wallon. 

Etant donné les conséquences sur nos fermes et l’importance du dossier, nous avons directement réagi pour rappeler au Ministre la nécessité de concerter le secteur. Une réunion avec les syndicats agricoles, la SPGE et le cabinet du Ministre a eu lieu pour présenter les mesures envisagées et fixer un calendrier de concertation. 

Les trois dossiers sur la table sont : 

  • Renforcer la protection autour des zones de captage (via des interdictions d'utilisation de pesticides (hors bio) en particulier dans les zones de prévention captage IIa et IIb karstiques);  
  • Interdiction des pesticides contenant des PFAS en Région wallonne; 
  • Renforcer la protection des publics sensibles et des riverains (via du matériel anti-dérive, des bandes tampons, des haies, etc.). 

Deux réunions de concertation auront lieu en décembre. Pour notre syndicat, il est évident que les pratiques agricoles doivent être compatibles avec la protection de la qualité de l’eau, notre santé et celles de nos concitoyens. Des évolutions sont nécessaires mais, comme rappelé par l’ensemble des acteurs interrogés lors des auditions, ce changement doit être soutenable pour nos fermes et nous ne pouvons pas le porter seul ! La FUGEA demande des évaluations des impacts de ces mesures, un calendrier réaliste et surtout des solutions de soutiens chiffrés à la hauteur des enjeux. 

Le 31 octobre avait lieu la séance inaugurale des États généraux de la Protection des cultures. Lancée par la Ministre Anne-Catherine Dalcq et pilotée par le CRA-W, cette démarche vise à faire le point sur l’ensemble des outils techniques disponibles pour les agriculteurs·trices en matière de protection des plantes. Pour la FUGEA, les pesticides doivent être traités comme un sujet politique prioritaire et le lancement de ces Etats généraux est un bon signal, comme nous le rappelions dans l’édito du mois de novembre. 

Les discussions auront lieu dans des groupes spécifiques à 8 filières de production : pommes de terre, betterave – chicorée, céréales, maïs – fourrages, horticulture comestible, maraîchage pour l’industrie, arboriculture – viticulture, oléagineux – protéagineux, horticulture non comestible (sapins, ornementales…). Des représentants de la FUGEA seront présents dans ces différents groupes pour rappeler nos réalités de terrain et notre vision ! 

Sur cet enjeu, notre syndicat rappelle aussi qu’il est nécessaire d’adopter une véritable approche systémique, qui dépasse les seules réponses techniques et considère l’ensemble du système agricole et alimentaire (voir notre édito de la Lettre Paysanne du mois de novembre). 

Dès son investiture, la ministre de l’Agriculture a promis de s’emparer du problème structurel de l’accès à la terre en Wallonie. Presque un an et demi après, Anne-Catherine Dalcq lance les débats pour établir une stratégie foncière visant une agriculture à taille humaine et une Wallonie souveraine dans son alimentation. Pour atteindre cet objectif, 5 groupes de travail (GT) seront mis en place dans les prochains mois. Les sujets sur la table des négociations concernent la définition de l’agriculteur actif (une première réunion a eu lieu fin novembre), le bail à ferme, la gestion des terres publiques, la spéculation foncière ou encore la transmission des exploitations. La volonté de la Ministre est d’aboutir sur une mise en application en 2027. 

La FUGEA suivra tous ces GT et reviendra régulièrement vers ses membres pour présenter les avancées. 

Après des années de discussions et tractations, les négociations sur la BCAE 5 (réduction de l’érosion) sont en train d’aboutir. Il était temps, car cette mesure entrera en vigueur au 1er janvier 2027 et il faudra donc pouvoir s’y préparer l’année prochaine. 

Pour rappel, la BCAE 5 se basera sur une nouvelle cartographie du risque d’érosion qui attribue une classe de sensibilité à chaque parcelle. La mesure ne visera que les cultures de printemps situées dans des parcelles à risques élevées, très élevées et extrêmes. L'agriculteur ou agricultrice aura différentes options pour être en ordre (découpage ou bandes enherbées, bonnes pratiques agronomiques, présentation d’un bon taux de carbone ou accompagnement par un conseiller). 

Nous vous communiquerons prochainement l’ensemble de la mesure. Si vous avez des questions concernant la classe de sensibilité de vos parcelles, n’hésitez pas à nous contacter. 

Depuis plusieurs trimestres, les demandes d’aide investissement dépassent largement le budget disponible à la région wallonne. Conséquence : l’administration traite des centaines de dossiers qui sont in fine refusés faute d’argent. Afin d’éviter la récurrence de la sélection budgétaire, les organisations professionnelles ont été invitées autour de la table des négociations pour redéfinir certains critères. À ce stade, les modifications sur la table du gouvernement sont : 

  • Limitation d’une demande d’aides par trimestre 
  • Limitation des investissements immobiliers dont le coût forfaitaire est fixé par mètre carré aux premiers 1 000 m² de l’investissement concerné ; 
  • Limitation du montant total de l’aide accordée par investissement à la valeur effectivement investie par le bénéficiaire ; 
  • Suppression de l’aide à l’investissement pour les tracteurs > 150 CV et les déterreurs sauf pour les CUMAs et les SCTCs ;  
  • Augmentation du seuil de points minimum pour introduire un dossier à 15 points (au lieu de 8 actuellement). 

La commission européenne a approuvé différentes modifications du Plan Stratégique PAC pour la campagne 2026. Nous les présentons dans la Lettre Paysanne de décembre.

L’opposition à l’accord UE-Mercosur continue. 

Une action symbolique a eu lieu dans le quartier européen à Bruxelles le 24 novembre. Le Toxic Trade Tour finissait son voyage à travers plusieurs villes européennes. Un camion rempli de produits toxiques pour dénoncer l’accord qui l’est tout autant.

La FUGEA et ECVC soutiennent l’initiative de 145 eurodéputés demandant un avis de la Cour de Justice de l’Union Européenne sur la légalité de l’accord UE–Mercosur (voir ici). Pour le moment, le Parlement s’est vu refuser le droit de voter cette résolution — sans fondement juridique solide. Une dérive inquiétante pour la démocratie européenne ! 

Des actions sont en cours de préparation, nous vous tiendrons informés ! 

Deux propositions de règlement sont en cours de négociation au niveau européen. 

La proposition sur les nouvelles techniques génomiques (NGT) introduit une nouvelle définition des OGM avec pour conséquence d’exclure la plupart d’entre eux des obligations d’évaluation des risques, d’étiquetage, de traçabilité et de contrôle actuellement en vigueur (ce que nous dénonçons activement). Le point clé actuellement négocié porte sur les brevets. La FUGEA et ECVC exigent l’interdiction de breveter les NGT afin de protéger les agriculteurs de poursuites en contrefaçon en cas de contaminations ou si vous utilisez des semences qui comportent des traits semblables aux traits brevetés. La Belgique avait promis en mars de garantir cette balise, actuellement mise à mal dans les négociations. Nous avons rappelé au politique son engagement. 

Les négociations sur le nouveau règlement relatif à la production et à la commercialisation du matériel de reproduction des végétaux (MRV) arrivent à leur terme au niveau du Conseil. Nous avons alerté le politique que le texte dans son état est insuffisant pour (1) garantir un marché des semences diversifié, (2) mettre en œuvre les droits des agriculteurs et agricultrices sur les semences et (3) leur garantir l'accès à des cultivars adaptés à leurs systèmes agricoles. 

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