La FUGEA, Natagriwal et Natagora ont remis, à la Foire agricole de Libramont, les prix de leur concours “Qu'elle est belle ma prairie !”. Le premier prix revient à Mathias Pauly, agriculteur à Doische, en province de Namur. Le deuxième prix est décerné à égalité à Michaël Dahlen, éleveur à Lontzen (province de Liège) et à Philippine Collignon, éleveuse à Oppagne (province de Luxembourg).
Premier prix : Mathias Pauly
La parcelle qui remporte le concours est une prairie permanente de 4 ha que l’agriculteur a restaurée à la main (déboisement) pour éviter la dégradation du sol et la perte d’espèces floristiques liée au passage des machines. Mathias Pauly, éleveur de blanc-bleu belges, y fait pâturer environ huit bêtes pendant quatre mois à partir du 1ᵉʳ juillet. C’est une prairie complète pour le bétail avec abri sous les haies et source d'eau fraîche pour l'abreuvement des vaches.
La parcelle, classée comme prairie de haute valeur biologique (MC4), est une pâture maigre de type pelouse avec des talus sur schiste calcaire. On y trouve salsifis des prés, marguerites ou petit rhinante. L’éleveur y observe aussi régulièrement la pie-grièche écorcheur et des dactylorhiza, un genre de plante de la famille des orchidées. “C’est un point haut, avec une vue remarquable sur le village, confie l’agriculteur. La flore y est extraordinaire. C’est un havre de paix, une vraie prairie à pique-nique !”
Cette parcelle est l’ancienne prairie du grand-père de Mathias Pauly. Il y a consacré des années de travail pour la restaurer sans machine (1 are par jour). Le jury a particulièrement apprécié ce travail personnel effectué sur une prairie qui s’intègre particulièrement bien dans le système de la ferme, et qui prouve qu’il est tout à fait possible de valoriser ce type de prairie en faible charge.
Mathias Pauly remporte une vache (de son choix) parthenaise d’une valeur de 1 000 €.
Deuxième prix à égalité : Michaël Dahlen…
Michaël Dahlen a présenté une prairie permanente de 9 ha qu’il a reprise en 2006 et engagée en MC4 en 2008. C’est une prairie permanente de longue date qui n'a jamais été fertilisée et où la végétation varie fortement d'une année à l'autre en fonction de la météo. L’éleveur la fauche une à deux fois par an en fonction de la végétation présente et la fait parfois pâturer en fin de saison. Une superficie équivalente à 10 % de la parcelle, changeant chaque année, et laissée en zone refuge. Michaël y respecte les arbres isolés et y laisse pousser les haies.
Une grande variété de plantes y est observée : fromental, avoine doré, gaillet blanc, marguerite, centaurée, flouve odorante, crépis des prés ou fétuque rouge. Le blaireau et le chevreuil la fréquentent, confie l’éleveur, qui y apprécie particulièrement “la vue incroyable et l'ambiance calme”. La grande variété de fleurs en fait la prairie préférée de sa fille. ”C'est elle qui a voulu présenter cette prairie au concours, explique-t-il. C'est en effet un bon exemple de la combinaison nature et agriculture.”
Le jury, de son côté, a souligné le caractère fort réfléchi de l’agriculteur qui, dans sa pratique, allie techniques et préservation de la biodiversité. Il prouve qu’il est possible d’avoir une belle prairie, rentable, dans une exploitation qui fonctionne bien.
… et Philippine Collignon
Agricultrice à Oppagne, Philippine Collignon s’est installée sur sa ferme de 75 ha en 1996. Initialement productrice de Blanc-Bleu Belges, elle passe en Blonde d’Aquitaine il y a vingt ans et, dix ans plus tard, y ajoute des moutons. “Bio dans l’âme”, l’agricultrice a directement commencé à produire sous ce label.
Philippine Collignon a présenté une prairie permanente de 6 ha, engagée depuis une quinzaine d’années après avoir servi de zone de moto-cross. La prairie est fauchée à partir du 1ᵉʳ juillet (débroussaillée dans le bas par les vaches) et pâturée tout le reste du temps. Elle compte quatre mares.