Des pertes directes et indirectes importantes
Vous le vivez dans vos fermes, les élevages de ruminants wallons sont touchés par l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) et traversent une crise comme nous n’en avons plus connue depuis des années. Les dégâts sont très importants, en particulier dans les troupeaux ovins mais aussi dans les cheptels bovins et caprins. Les éleveurs et éleveuses subissent des pertes directes (mortalité des animaux, avortements et diminution de la lactation) et des pertes indirectes (soucis de fertilité, problèmes de renouvellement du troupeau). Bien qu’elles ne soient pas encore chiffrées, les pertes sont lourdes et menacent la pérennité de nombreuses fermes.
Un manque d’anticipation et de communication
Les éleveurs et les éleveuses sont sur le front jours et nuits pour surveiller leurs animaux et leur apporter les soins nécessaires. C’est pour eux une période stressante et traumatisante. Sur le terrain, nos membres subissent le manque d’anticipation et de communication des autorités compétentes. Aucun suivi ou disposition n’ont été transmis à temps aux éleveurs et éleveuses pour prévenir cette épidémie. Ces derniers se sentent souvent démunis et abandonnés face à cette crise. À cela s’ajoute aussi les retards du service d’équarrissage, les cadavres restant plusieurs jours dans les exploitations.
Les demandes de la FUGEA
Pour soutenir nos éleveurs et éleveuses face à cette crise, nous pensons que le gouvernement wallon doit prendre des engagements rapides. La FUGEA demande donc :
1. Des indemnisations pour prendre en charge les différentes pertes économiques.
2. Un accès et une prise en charge des vaccins et médicaments (s’inspirant de l’exemple français).
3. Une adaptation des règles de la PAC wallonne pour les élevages ovins. Pour faire face aux pertes d’animaux dans les fermes, la FUGEA propose pour les élevages touchés de :
- Diminuer le plafond minimum des aides couplées ovines et raccourcir la période de rétention qui définit les animaux éligibles au 31 juillet ;
- Atténuer la diminution de charge en bétail (qui impacte l’ER prairie, les aides bio et la MAEC autonomie fourragère) en diminuant le plafond minimum et en faisant l’inventaire annuel au 31 juillet).
4. Une clarification quant aux responsabilités des autorités et structures compétentes qui n’ont pas anticipé cette crise et fourni des solutions aux éleveurs et éleveuses.
Une première réunion avec la ministre de l’Agriculture wallonne
Nous avions envoyé un courrier à la Ministre Anne-Catherine Dalcq proposant des mesures et demandant en urgence une réunion. Cette dernière a eu lieu jeudi 29 août en présence de la Ministre et de son cabinet. L’éleveuse Cécile Schalenbourg et notre chargé de mission Thomas Huyberechts étaient présents et ont pu exposer nos différentes demandes. En ce qui concerne les indemnités, nous avons évidemment rappelé que le secteur ovin devait être intégré pleinement au système d’indemnisation. Les démarches pour les éleveurs devront être claires et en phase avec la réalité de terrain (difficile par exemple de demander des preuves pour les avortons en prairies). Un soutien aux procédures d’aide à la décision en élevage (échographies, spermogrammes,…) a également été demandé. Sur la question des aides PAC, il faudra travailler avec les possibilités offertes par la Commission européenne. Le Cabinet veut revoir les représentants des syndicats toutes les deux semaines pour faire le point sur l’évolution de la situation sur le terrain mais aussi sur le travail de l’administration concernant les aspects juridiques encadrant nos propositions. Nous ne lâcherons rien !
La vaccination discutée au niveau fédéral
Le futur de la vaccination et de son financement sont eux discutés au niveau fédéral via le Fonds sanitaire et une Taskforce spécifique. Une réunion est prévue ce jeudi 5 septembre.