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Simplification PAC : des annonces qui ne changeront pas notre quotidien et ne répondent pas aux enjeux prioritaires

jeudi 15 mai 2025

Ce jeudi 15 mai, la Commission européenne a dévoilé son deuxième paquet de « simplification » de la Politique Agricole Commune.  

Si la simplification administrative est nécessaire, la FUGEA tient d’abord à rappeler que cette annonce ne répond pas aux principaux enjeux du monde agricole exprimés lors de la colère agricole en 2024 : obtenir des revenus justes et soutenir la transition agroécologique de nos fermes.  

Nos agriculteurs et agricultrices attendent depuis des mois des mesures fortes sur la question des prix. Cela doit se faire notamment via un renforcement de la directive UTP (sur les pratiques déloyales) pour interdire l’achat de nos produits en dessous de nos coûts de production. Force est de constater que les annonces concrètes se font attendre. 

L’autre enjeu prioritaire est de savoir quel budget européen sera réservé au monde agricole. Pour répondre aux enjeux et aux besoins sur le terrain, il est impératif d’avoir un budget de la PAC renforcé et défini au niveau européen. Or, les rumeurs font état d’un budget raboté et renationalisé via un bloc de financement unique. Inacceptable. 

Sur le paquet de simplification, la FUGEA constate plusieurs signaux négatifs :  

  • la renationalisation de certaines mesures de conditionnalités, nous éloignant d’une approche commune pourtant essentielle, et qui risque de niveler les ambitions environnementales et sociales vers le bas ; 
  • de nouvelles annonces pour des mesures qui avaient déjà été mises en place (pas de changements réels dans les fermes) ; 
  • la politique de l’autruche sur la question de la destruction des prairies permanentes dans la BCAE 1 (l’enjeu étant d’avoir des fermes d’élevage à l’herbe viables). 

Toutefois, la FUGEA souligne aussi trois annonces positives : 

  • une volonté de rassembler les visites de contrôle en ferme (gain de temps et d'efficacité) ;
  • une hausse de l'aide "petit agriculteur" (pas activée en Wallonie mais possible dans la prochaine PAC); 
  • l’extension de la durée des prairies temporaires de 5 à 7 ans – une victoire pour les systèmes herbagers en rotation longue ! 

Sur la gestion de crise, la FUGEA appuie l’augmentation des moyens dédiés. Mais, nous rappelons que seule la régulation des marchés permettra de prévenir les crises économiques liées à la volatilité des prix. 

La FUGEA attend des actes forts de la part de la Commission dans la construction du prochain budget européen et de la prochaine  PAC. Un budget conséquent et européen, la régulation des marchés, et une distribution des aides mieux ciblée et plus juste sont nécessaires pour relever les enjeux d’aujourd’hui et demain.

Contacts : 


  • Philippe Duvivier 
    président de la FUGEA –  0491 56 33 86 
  • Hugues Falys 
    porte-parole de la FUGEA – 0497 61 64 14 
  • Timothée Petel 
    chargé de mission – 0499 90 75 92 

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