9 octobre 2024
Monsieur le Ministre,
Par ce courrier, nous souhaitons vous exprimer le désarroi du secteur de l’élevage quant à l’évolution des maladies virales de la fièvre catarrhale ovine (sérotype 8) (FCO8) et de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et l’impossibilité pour les éleveurs de protéger leur troupeau via la vaccination.
Comme vous le savez, alors que l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (sérotype 3) sévit durement en Belgique, la FCO-8 et la MHE remontent par le territoire français et devraient atteindre notre territoire avant la fin 2024.
Sur le terrain, les éleveurs sont conscients des risques que comportent ces maladies et de l’intérêt de la vaccination pour protéger les troupeaux. Ainsi, beaucoup d’éleveurs sont en alerte et cherchent à vacciner leurs animaux mais ceci se révèle très compliqué voire impossible :
- Pour la MHE, aucun vaccin n’est actuellement autorisé en Belgique.
- Pour la FCO-8, il est très compliqué pour les vétérinaires de se fournir étant donné la rupture de stocks chez les grossistes.
Lorsque la crise de la FCO-3 a éclaté il y a quelques mois, beaucoup de voix des instances publiques se sont élevées pour dire qu’il fallait apprendre de la situation pour anticiper l’arrivée des prochaines maladies. Or, force est de constater que ces maladies arrivent et les probabilités de connaitre à nouveau des crises ne font que se préciser. Alors même que la communication et la prise de conscience des acteurs de terrain ne puissent clairement plus être remis en cause dans le cas de figure actuel.
Cette situation soulève de nombreuses interrogations et frustrations sur le terrain. Comment se fait-il que les institutions publiques (agence du médicament, AFSCA, ARSIA, cabinets politiques) n’aient pas été en mesure d’anticiper ces manques de vaccins ? Pour la MHE, comment se fait-il que nos voisins français disposent d’une ATU depuis plusieurs semaines et que ce ne soit pas le cas chez nous ?
Pour pouvoir garantir une vaccination rapide de nos animaux, nous vous demandons de prendre des actions rapides :
- Autoriser le vaccin pour la MHE en Belgique;
- Constituer des stocks publics de vaccins pour la FCO-3, la FCO-8 et la MHE.
Les éleveurs sont complètement démunis et se sentent abandonnés par les autorités face à cette situation qui les dépasse. Des solutions existent et nous demandons donc que l’État prenne pleinement et de manière pro-active son rôle de protection de ses administrés.
D’avance, nous vous remercions pour la prise en compte de nos questions et demandes et de leur urgence et restons à votre disposition.
Cordialement,
Philippe Duvivier,
Président de la FUGEA