ÉDITO juin 2024 : Élections européennes - il faudra tenir face à la montée des idées brunes !


Ironie du sort ou triste reflet de notre société… Bien que les élections aient eu lieu juste après le 6 juin, date où l’ensemble des citoyens européens rendaient hommage aux soldats débarqués sur les plages de Normandie pour nous sauver du fascisme, une partie conséquente des électeurs belges et européens a choisi d’élire des partis d’extrême droite.


Pour les cinq prochaines années, le Parlement européen défendra très probablement des idées en profond désaccord avec les valeurs de notre syndicat : individualisme, rejet de l’autre, repli identitaire, rejet de l’écologie... sont autant de menaces que feront peser ces partis sur notre avenir.


Le milieu agricole, longtemps hermétique à ces idées, devient malheureusement un terreau de plus en plus fertile pour ces partis. Pourtant, nous, agriculteurs et agricultrices, ne devons pas succomber aux sirènes du populisme. Les idées proposées par ces partis ne résoudront en rien les défis qui sont les nôtres.


Au-delà de la montée de l’extrême droite, la chute des Verts est l'autre grand enseignement de ce scrutin. Les préoccupations écologiques de ces dernières années ne semblent plus être celles d’aujourd’hui. Toujours est-il que les changements climatiques n’ont jamais été aussi flagrants. À l’heure d’écrire ces lignes, nombreux sont les agriculteurs qui n’ont pas encore fini de semer à cause des pluies exceptionnelles. La lutte pour une agriculture et une société plus sobres et durables doit rester notre priorité. Il est important que les futures majorités gardent fermement ce cap. L’écologie ne concerne pas uniquement les Ecolo. Nos exploitations subissent déjà de plein fouet les effets de ces perturbations (champs impraticables et cultures pourries sur pied ou, à l’inverse, prairies roussies et animaux en inconfort thermique) avec des impacts conséquents sur nos revenus.


À la FUGEA, nous espérons que l’ensemble des partis politiques garderont la lutte contre le changement climatique au sommet de leurs préoccupations. Et que les budgets nécessaires seront alloués pour soutenir les agriculteurs et agricultrices dans leur transition vers une agriculture durable. Nous pensons particulièrement à la prochaine programmation PAC, dont le budget sera voté par le nouveau parlement. Espérons que celui-ci sera à la hauteur des enjeux.


Après des manifestations historiques début 2024, la FUGEA sera attentive à ce que l’agriculture et l’alimentation restent une préoccupation essentielle des nouvelles déclarations de politiques, qu’elles soient régionales, fédérales ou européennes. En effet, le monde agricole a besoin de politiques fortes pour nous garantir un revenu digne, soutenir l’évolution de nos pratiques ou encore assurer le renouvellement des générations. Le futur de nos fermes et donc de notre souveraineté alimentaire en dépend !

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Timothée Petel