Ils l’ont fait. Les négociateurs de la Commission européenne ont finalisé l’accord UE-Mercosur ce vendredi 6 décembre 2024 en Uruguay. Pour exporter des voitures ou des produits chimiques, la Commission est donc prête à sacrifier son agriculture et augmenter les importations de produits agricoles venant des pays du Mercosur, que nous produisons déjà chez nous et en mieux ! Les conséquences de cet accord toxique dénoncé de toute part seraient multiples.
En concluant cet accord, la Commission européenne est prête à :
- Abandonner les agriculteurs et agricultrices qui chaque jour nous nourrissent. Le message est simple : soyez compétitif ou nous vous remplacerons via des importations.
- Sponsoriser la déforestation en Amérique du Sud et la crise climatique.
- Mettre en danger la santé des consommateur.rices européen.nes à travers des importations de viande aux hormones ou de sucre produit avec des pesticides interdits en Europe.
Sauver son Green Deal ou miser sur libre-échange sans foi ni loi : la Commission européenne devait faire un choix. Comme le rappelle notre porte-parole Hugues Falys : « Faire évoluer nos pratiques tout en étant compétitif face à des produits importés ne respectant pas nos normes, c’est intenable sur le terrain. » L’Europe s’enfonce dans ses incohérences schizophréniques et c’est insupportable.
L’accord UE-Mercosur n’est que le symbole d’un système défaillant : celui du libéralisme agricole. La FUGEA dénonce depuis toujours les politiques commerciales basée sur le libre-échange et la concurrence déloyale entre agriculteur.rices. Un modèle qui fragilise nos fermes et notre production nourricière. Il faut revenir à plus de protection et régulation mais la Commission européenne s’entête dans son logiciel dépassé.
Il fallait stopper les négociations. Des indemnisations ou des clauses-miroirs incomplètes et impossibles à contrôler sont des enfumages auxquels personne ne croit. Après des années de lutte contre cet accord, voir la Commission européenne finaliser un tel accord est une gifle pour les agriculteurs et agricultrices de la FUGEA.
Mais le combat n’est pas fini ! L’accord doit encore être signé par Conseil de l’UE, puis ratifié par le parlement européen et (normalement) par les parlements nationaux. Notre syndicat appelle solennellement le gouvernement belge à (i) s’opposer à la scission de l’accord (pour s’assurer que les parlements nationaux auront leur mot à dire) et (ii) à rejoindre la minorité de blocage au sein du Conseil.
En début de semaine, le Ministre Clarinval indiquait dans la presse qu'il ne s’opposerait pas à l’accord « faute d’accord entre les Régions et le Fédéral »! Vu l’enjeu, nos agriculteurs et agricultrices ne peuvent se satisfaire d’une telle position d’abstention. Il est temps de clarifier la situation : Quels sont partis préférant sacrifier l’agriculture et notre planète pour exporter des voitures et faire tourner le port d’Anvers se dénoncent ? Que va faire le gouvernement wallon pour empêcher cet accord ?
Contacts : Philippe Duvivier (président) : 0491 56 33 86 - Hugues Falys (porte-parole) : 0497 61 64 14 – Timothée Petel (chargé de mission politique) : 0499 90 75 92