Nous apprenons avec consternation les annonces des autorités fédérales concernant la crise FCO-3 et l’émergence des maladies FCO-8 et MHE. La vaccination sera rendue obligatoire en 2025 pour ces trois maladies sans AUCUNE intervention du fonds sanitaire ou des autorités fédérales. Cette décision est scandaleuse.
La FUGEA a depuis le début plaidé pour une vaccination volontaire avec prise en charge des vaccins par le fonds sanitaire, comme cela se fait actuellement en France. Les éleveurs et éleveuses sont conscients de la nécessité de vacciner et la proposition de notre syndicat permettait d’apporter un soutien économique aux éleveurs sans toutefois avoir un impact trop important sur les finances du fonds sanitaire.
La FUGEA fustige la décision du Ministre, totalement inverse à notre volonté et complètement incompréhensible pour plusieurs raisons :
- Comment expliquer que le fonds sanitaire (la
"mutuelle des éleveurs et éleveuses", sensée être utilisée en cas de
crise) ne soit pas activé pour prendre en charge les vaccins ? Faut-il
comprendre que le Ministre se rallie à l'AFSCA qui refuse de considérer la
situation comme une crise ?
- Comment est-il possible que le Ministre rende la vaccination obligatoire alors que les doses ne sont pas disponibles en suffisance sur le terrain ?
- En France, c’est un système de vaccination volontaire avec prise en charge par l’Etat qui a été retenu. Comment expliquer cette différence flagrante de traitement et de support de l’Etat par rapport à nos voisins français ?
La FUGEA dénonce le coût supplémentaire de cette obligation pour les éleveurs et éleveuses (sans aucune compensation !) et la charge administrative qui va mettre à mal les vétérinaires ruraux déjà débordés par l'épidémie.
Au-delà du fond de la décision, nous dénonçons les sous-entendus du Ministre Clarinval sur la responsabilité des éleveurs et éleveuses dans l'échec de la vaccination volontaire. Si la situation a viré au fiasco cet été, ce n'est certainement pas à cause des éleveurs et éleveuses ! Ces derniers ont été abandonnés par les autorités qui n'ont pas anticipé la gravité de la situation. Aucune communication préventive n'a été assurée par les organismes d’encadrement. Les éleveurs n'ont pas reçu de consigne de vaccination, y compris de la part des vétérinaires, premier point de contact, qui eux aussi ont été pris de cours. De plus, nous savons que les chiffres de vaccination sont sous-évalués par rapport au nombre de doses réellement utilisées sur le terrain, notamment parce que les vétérinaires ont été submergés par l’encodage administratif.
Dans son communiqué de presse, le Ministre semble considérer clairement que les éleveurs et éleveuses sont incapables de se prendre en main seuls et que la contrainte est la seule option pour leur faire entendre raison. De plus, le Ministre prétend également qu’il a respecté l’avis des organisations agricoles. C’est faux ! De nombreuses organisations, dont la FUGEA, n’ont pas eu droit au chapitre. De plus, la dernière réunion du fonds sanitaire, avec les organisations concernées, a tout bonnement été annulée.
La FUGEA est scandalisée par un tel dédain et manque d’écoute vis-à-vis des éleveurs et éleveuses. Notre syndicat continuera à être le porte-parole de la colère des agriculteurs et agricultrices face à une gestion technocratique des crises dans nos élevages.
Contacts :
- Yves Vandevoorde (coordinateur politique - 0491 39 49 50
- Thomas Huyberechts (chargé de mission) – 0499 88 33 93