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Agrivoltaïsme : la FUGEA dénonce la décision du Ministre Desquesnes d’octroyer un permis agrivoltaïque à Chimay

Communiqué de presse - 8 septembre 2025

Cette semaine, le ministre de l’Aménagement du territoire François Desquesnes a statué sur le recours concernant le projet agrivoltaïque à Chimay et… a donné son feu vert.

La FUGEA dénonce cette décision et le volte-face du Ministre par rapport aux propos tenus il y a quelques semaines à peine.

Ce seront donc 9 hectares supplémentaires qui seront abandonnés à l’agrivoltaïsme, cette fois sur la commune de Chimay. Face à l'opposition locale, la commune avait pourtant remis un avis négatif face à ce projet de plus de 15 000 panneaux photovoltaïques. Le Ministre Desquesnes en aura donc décidé autrement en statuant sur le recours.

Pour la FUGEA, c’est un double message négatif qui est envoyé au secteur agricole.

Premièrement, cette décision s’oppose frontalement à la ligne défendue par notre syndicat : interdire l’agrivoltaïsme en Wallonie tant qu’un ambitieux plan de protection du foncier agricole n’est pas validé par le Gouvernement, pour protéger l’accès à la terre pour les agriculteurs et agricultrices.

En effet, depuis des années déjà, la FUGEA dénonce l’impact des projets agrivoltaïques sur le prix des terrains agricoles en Wallonie (prix déjà exhorbitants par rapport à d’autres pays d’Europe).

La FUGEA avait d’ailleurs rencontré les trois Ministres concernés par le sujet (Agriculture, Energie et Aménagements du territoire) pour leur expliquer l’impact négatif et spéculatif sur le prix des terres agricoles wallonnes. Les Ministres avaient alors affirmé comprendre nos craintes.

Deuxièmement, la décision du Ministre Desquesnes va à l’encontre des propos tenus il y a quelques semaines à peine lors d’une réunion avec des représentants de notre syndicat. Le Ministre nous avait alors dit vouloir consulter le secteur agricole pour construire un cadre législatif avant d’éventuellement autoriser des projets en Wallonie.

Or, le feu vert du Ministre pour le projet agrivoltaïque à Chimay arrive avant toute forme de consultation avec le secteur et sans cadre législatif co-construit. Une manière de procéder qui est loin de permettre un climat de confiance et de dialogue.

Le Ministre se défend d’avoir autorisé un permis à titre expérimental et d’avoir mis des conditions d’exploitation assez strictes. Pour la FUGEA, si la volonté du Ministre est de mettre en place des expériences pour en tirer des conclusions sur l’impact de l’agrivoltaïsme en Wallonie, il ne serait pas normal que d’autres projets soient acceptés ailleurs sur le territoire ! Nous demandons qu’un moratoire soit mis en place, en parallèle, pour interdire les futures demandes de permis tant que l’évaluation à long terme du présent projet n’aura pas été finalisée.

Pour finir, la FUGEA demande à l’ensemble du Gouvernement de s’emparer de cette question. Tant que des discussions avec les parties prenantes n’auront pas abouti vers un réel cadre légal sur la gestion des terres en Wallonie, l’agrivoltaïsme ne pourra pas avoir sa place chez nous. Il en va de la paix sociale entre agriculteurs et propriétaires et de l'accès aux producteurs, actuels et futurs, à leur outil de travail : LA TERRE.


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