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Accord cadre UE-USA : l’agriculture européenne une nouvelle fois sacrifiée

Communiqué de presse - 22 août 2025

Ce 21 août, la Commission européenne a dévoilé la feuille de route de l’accord-cadre entre l’Union européenne et les États-Unis pour un commerce réciproque, équitable et équilibré. Un constat s’impose : les agriculteurs et agricultrices européens ont de nouveau été sacrifiés dans les négociations.


L’agriculture est affichée comme un secteur stratégique dans les discours des décideurs, mais ce n’est visiblement pas le cas dans les négociations commerciales. Si, dans ce nouvel accord, certains secteurs ont visiblement été protégés, comme l’automobile et la pharmaceutique, le secteur agricole européen a une nouvelle fois servi de variable d’ajustement.


Les États-Unis ont décidé de protéger leur marché en imposant des droits de douane à hauteur de 15 % pour la majorité des exportations européennes. Cela signifie donc une augmentation des taxes sur les produits agricoles européens, même si des exceptions pourraient être négociées (rien n’est moins sûr).


À l’inverse, la Commission européenne accorde un accès préférentiel au marché pour un large éventail de produits agricoles américains, comme les produits laitiers, les fruits et légumes frais et transformés ou la viande de porc. Pour résoudre les « préoccupations de longue date », l’accord prévoit aussi de s'attaquer aux obstacles non tarifaires affectant le commerce des produits alimentaires et agricoles, y compris la simplification des exigences en matière de certificats sanitaires pour le porc et les produits laitiers.


Des précisions sont attendues, mais la tendance est claire : après avoir ratifié l’accord UE-Mercosur, la Commission persiste dans la mise en concurrence de nos fermes avec des productions encadrées par des normes inférieures. Rappelons que nos fermes n’ont rien à voir avec l’agriculture américaine, qui utilise par exemple de nombreux pesticides interdits chez nous et qui autorise encore, dans les élevages, l’usage d’antibiotiques et d’hormones comme activateurs de croissance. 

Cette libéralisation des marchés est une menace pour nos fermes et leurs transitions, la santé des consommateurs et consommatrices européens, et la préservation de l’environnement. Depuis des années, la FUGEA appelle à sortir l’agriculture des accords de libre-échange et à construire un nouveau cadre pour le commerce agricole, fondé sur la coopération et la souveraineté alimentaire. Pour notre syndicat et notre fédération européenne ECVC la priorité est claire : miser sur la régulation des marchés afin de protéger nos fermes et notre capacité à nourrir sainement nos concitoyens et concitoyennes tout en préservant l’environnement.  


Contacts: Philippe Duvivier (président de la FUGEA) – 0491 56 33 86 ; Hugues Falys (porte-parole de la FUGEA) – 0497 61 64 14 ; Timothée Petel (chargée de mission) – 0499 90 75 92

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