Décembre 2022 – Préserver l’accès aux terres agricoles: un enjeu territorial

Ce mois de novembre a été consacré aux Assises de la terre. Initiée par le Ministre de l’agriculture Willy Borsus, ces rencontres ont eu pour but d’étudier les leviers qui permettraient de préserver notre patrimoine foncier. 

Aujourd’hui notre terre, notre moyen de production, est menacée de toute part. Les intéressés sont nombreux : des investisseurs comme Colruyt qui font monter les prix et nous confisquent nos terres pour leurs propres intérêts industriels, le secteur énergétique qui s’accaparent des surfaces agricoles pour y placer des champs de panneaux photovoltaïques ou pour cultiver du maïs pour leurs biométhaniseurs ou encore la société de consommation qui gaspille des terres agricoles pour y faire des zonings ou agrandir l’habitat. Nous sommes dans une société qui a le don de la contradiction et qui essaye de faire des panneaux dans les champs et de l’agriculture sur les toits. Tout ça avec, en toile de fond, toujours moins de propriétaires terriens qui souhaitent mettre leurs terres sous bail à ferme. 

Les Assises devaient donc être un premier pas dans la résolution de ces nombreux problèmes, divisés en 3 thèmes : Gérer, Transmettre et Préserver nos terres. 

Préserver : Pour la FUGEA, préserver nos terres doit être la priorité absolue pour garantir notre souveraineté alimentaire. Cette souveraineté a d’autant plus de sens dans les contextes de crise que nous connaissons aujourd’hui, comme la guerre en Ukraine. Cette préservation est d’autant plus importante qu’il nous faut dès maintenant pouvoir allier production agricole, durabilité environnementale et résilience climatique. Avec la nouvelle PAC qui demande d’extensifier nos modes de production, nous avons d’autant plus besoin de chaque hectare pour réussir cette transition. 

Transmettre : Voilà un vaste sujet, pour lesquels plusieurs leviers ont été évoqués. Succession à taux 0, réforme du bail à ferme, … Pour la FUGEA, avant de rouvrir le bail à ferme, il faut commencer par faire le bilan de la réforme de 2019. Et en aucun cas, nous n’accepterons de revoir la session privilégiée, garant pour le jeune agriculteur d’une continuité sur le long terme.  

Gérer :  Les terres publiques doivent faire l’objet d’un vaste recensement afin de voir l’utilisation qui en est faite et ensuite mieux prioriser leurs distributions. La gestion par les pouvoirs politiques devra à terme aussi s’occuper des terres privées afin d’en réguler le prix et de garder notre patrimoine commun. 

Au moment de faire ces réformes, gardons en tête cette phrase d’Antoine de Saint-Exupéry « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. ». 

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