Article paru dans La Lettre Paysanne – mai 2017
POUR LA TRANSFORMATION DES CÉRÉALES NOUS AVONS RENCONTRÉ PHILIPPE GENET, INSTALLÉ DANS LA RÉGION DE CHIMAY, PAYSAN BOULANGER DEPUIS SIX ANS. SA FERME FONCTIONNE SUR 6 HA PRINCIPALEMENT DÉDIÉS AUX CÉRÉALES, AVEC QUELQUES MOUTONS, COCHONS ET POULES QUI VALORISENT LES COPRODUITS DE LA FARINE. PHILIPPE VIT DE LA TRANSFORMATION DE 10 À 15 TONNES DE CÉRÉALES (ÉPEAUTRE, SEIGLE ET FROMENT) PAR AN. LA DÉFINITION MÊME D’UNE EXCELLENTE VALORISATION DE SA PRODUCTION. VOICI, POUR VOUS FAIRE DÉCOUVRIR CE TYPE D’ACTIVITÉ, QUELQUES CHIFFRES ET POINTS DE REPÈRE.
2010
Philippe s’installait au départ avec une idée de polyculture et d’élevage de cochons en plein air. Petit à petit, la place du pain a progressivement prit de l’ampleur. La mise en place a débuté en 2008 et le projet est actuellement toujours en construction.
Trois possibilités existent pour avoir accès à la boulangerie :
Philippe a passé le jury central pour obtenir son diplôme.
Pour Philippe, l’un des principaux freins, à l’heure actuelle, est l’enseignement : la formation de paysan boulanger n’est pas reconnue. Ces deux activités (soit agriculteur, soit boulanger) sont totalement différenciées en Belgique au niveau des formations. Etant donné que ce n’est pas reconnu, les financements sont d’autant plus compliqués à obtenir de la part des banques.
Un deuxième frein réside dans l’équipement nécessaire, propres aux deux activités touchant des domaines différents (agriculture et boulangerie). Une solution trouvée par Philippe ? La collaboration avec d’autres agriculteurs pour les travaux des champs.
Il est évidemment difficile de répondre à cette question… Dans ce cas, presque tout son temps est consacré à la fabrication du pain. Les activités complémentaires à l’atelier de boulangerie sont la culture de 6ha de céréales
et de fourrages, l’élevage de quelques cochons, moutons et poules.
Sur six hectares de culture, cinq sont consacrés aux céréales. Une petite partie est implantée avec des protéagineux qui servent à nourrir les cochons. Le reste est entièrement transformé en pain. Entre dix et quinze tonnes de céréales (froment, seigle, épeautre) sont ainsi transformées chaque an- née. Le son est distribué aux moutons, et le rebulet aux cochons.
La moitié de la production est vendue via des marchés locaux (deux par semaine en été). Le reste de la production est écoulé via des points de dépôts et des magasins bios de la région.
Pas de problème de stockage car c’est un produit C’est un point plus important à maîtriser pour le stockage des céréales.
Pour l’atelier :
(ISA-ADISA-AUTRES)
Philippe n’a bénéficié d’aucune aide agricole à l’installation, mais d’une aide à la première installation en tant qu’indépendant : Airbag, 12 500€ (maximum) sur deux ans (infos : www. leforem.be).
Estimation de la construction d’un ate- lier aux normes : en le construisant lui- même, Philippe en a eu pour 2000 €.
Avec 1000 € de matériel, on peut se lancer dans la boulangerie. Le plus gros investissement réside cepen- dant dans l’achat du four : 15 000 € pour des fours de masse et entre 5 et 10 000€ pour des plus légers. L’auto- construction a été choisie par Philippe
pour réussir à faire descendre le coût à 500€.
100 %