Atelier Diversification : la production de miel

Article paru dans La Lettre Paysanne – mai 2017

RENCONTRE AVEC JULIEN VAN KEERBERGHEN (PIÉTREBAIS – JODOIGNE), PRODUCTEUR DE MIEL PROFESSIONNEL DEPUIS TROIS ANS. JULIEN ÉLÈVE ÉGALEMENT DES POULETS EN PLEIN AIR « À LA FAÇON DE NOS GRANDS- PARENTS ». VÉRITABLE PASSIONNÉ, OU PLUTÔT « PIQUÉ PAR L’ABEILLE », IL POSSÈDE ACTUELLEMENT UNE CENTAINE DE RUCHES DANS DES VERGERS, CE QUI AMÉLIORE NETTEMENT LA QUALITÉ DES FRUITS. SA FORCE EST LA DIVISION DE SON TEMPS EN TROIS ACTIVITÉS : LES POULETS, LE MIEL ET UN EMPLOI SALARIÉ DANS LE VERGER DE SES BEAUX-PARENTS.

MISE EN PLACE DU PROJET

Ayant commencé  progressivement sa production de poulets chez ses parents, Julien décide, lors de son installation comme indépendant, de suivre des cours d’apiculture en prévision de sa pension. « Piqué par l’abeille », il se lance plus tôt que prévu en tant qu’amateur avec deux ruches, tout en suivant un apiculteur professionnel. Deux ans plus tard, il reprend l’activité (ruches et débouchés) de ce dernier, convaincu que la différence de temps nécessaire n’est pas proportionnelle au nombre de ruches. La mise en place de son pro- jet d’apiculteur professionnel est donc assez rapide…« le temps de signer la facture » résume-t-il.

ACCÈS À LA PROFESSION

Il n’y a pas d’accès à la profession d’apiculteur. Julien déplore cela car de nombreux amateurs laissent mourir leurs ruches par manque de connaissances. Une formation théorique et pratique permettrait une bonne gestion des ru- chers à long terme.

FORMATIONS SPÉCIFIQUES SUIVIES

En guise de formation théorique, Julien a suivi des cours du soir durant un an, organisés par l’ASBL Les compagnons de Saint Ambroise à Gembloux. Il a ensuite accompagné un apiculteur durant deux ans pour acquérir de la pratique. Une formation plus courte (en six mois) et plus intense est également possible auprès des grands ruchers français.

PRINCIPAUX FREINS

À LA MISE EN PLACE DU PROJET

Le frein principal est sans doute la grande variabilité de la production de miel. En effet, les abeilles n’aiment ni  le vent, ni l’ensoleillement, ni de trop faibles températures. Ensuite, la survie de l’essaim durant l’hiver représente également un grand risque ! En Wallonie, le taux de mortalité hivernale des essaims s’élève à 60%. Julien s’estime chanceux de ne pas avoir eu de grosses pertes depuis 3 ans. Il utilise une technique de multiplication de ses essaims, l’essaimage contrôlé, durant le printemps et l’été, afin de doubler son nombre de ruches à l’entrée de l’hiver.

TEMPS DE TRAVAIL HEBDOMADAIRE CONSACRÉ

À L’ATELIER DE DIVERSIFICATION

La charge de travail est très variable sur l’année avec un pic entre avril et juin.  A cette période, quatre journées par semaine sont consacrées à l’apiculture. A cette époque de l’année, le risque d’essaimage est grand et nécessite une grande flexibilité du temps de travail afin d’éviter qu’elles ne partent trop loin.

Deux mois avant la période d’essai- mage (février-mars) et deux mois après (juillet-août) la charge de travail correspond à un jour et demi par semaine. Et de septembre à février, durant l’hivernation des abeilles, seul un jour et demi par mois est nécessaire.

QUANTITÉ PRODUITE ET MODE DE COMMERCIALISATION

Julien récolte en moyenne deux tonnes de miel par an. Il transforme environ 15% de sa production en choco-miel, en pain d’épice, en bonbons et en propolis.

Un tiers de la production est vendue en vente directe dans le magasin de ses beaux-parents. Le restant est vendu sur les marchés locaux, dans les boulangeries – épiceries, en ligne, et dans les grandes surfaces.

NORMES À RESPECTER
  • Règle alimentaire de l’AFSCA : pièce indépendante pour l’extraction de miel, respect des périodes de nourrissage et de traitement contre le varroa
  • Règle d’urbanisme contraignant pour le lieu d’installation du rucher
INVESTISSEMENTS DE DÉPART

Un investissement de 1 600 € a été

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