13/03/2018 – Véviba : le modèle agro-industriel montre une nouvelle fois ses limites

Communiqué de presse

Véviba : le modèle agro-industriel montre une nouvelle fois ses limites

 

 

 

Une réunion était organisée ce matin par le Ministre de l’agriculture, Mr René Collin, avec les nombreux acteurs concernés et impactés par la malhonnêteté d’un maillon important de la filière viande.

Trois points particuliers d’attention ont été abordés. Toute l’information et la transparence est à apporter pour maintenir la confiance des consommateurs. L’impact de cette fraude sur les éleveurs qui ne sont en rien responsables de ces agissements est injuste et doit être minimisé. Enfin, il est nécessaire de faire redémarrer rapidement l’outil mis en place à Bastogne, sous réserve d’être repris par un gestionnaire belge et respectueux de la filière viande wallonne sur le long terme.
Par ailleurs, une réadaptation des systèmes de contrôle, qui sont le reflet de notre image de marque en termes de qualité, doit d’après le Ministre de l’agriculture être envisagée.

Pour la FUGEA, les grandes structures qui présentent indéniablement plus de risques doivent subir les contrôles adaptés, dans la continuité de la rigueur qui est demandée quotidiennement à l’ensemble des éleveurs. Par ailleurs les petites structures, moins sujettes à ce type de dérives, doivent absolument être mieux soutenues. Ce soutien doit s’illustrer par des contrôles plus adaptés mais aussi par une intervention forte des politiques à court et surtout à plus long terme.

Une responsabilité partagée

L’AFSCA souvent montrée du doigt à sa part de responsabilité dans cette affaire mais ne doit pas être visée comme seule fautive et responsable.
Cette affaire est avant tout le fruit de la malhonnêteté de quelques personnes qui ont considéré l’appât du gain avant la valorisation de nos produits agricoles. Rappelons aussi que certains choix politiques permettent une concentration trop importante des parts d’un marché (dans ce cas-ci, la viande).
La grande distribution quant à elle, présentée comme victime des agissements du secteur de l’agro-alimentaire, impose une pression sur les prix qui se répercute sur toute la chaîne, entrainant les producteurs mais aussi les transformateurs dans une concurrence sans limite. La viande ne peut être considérée comme un produit d’appel, et nous rappelons une fois encore qu’une alimentation de qualité à un certain coût.

Le modèle agricole FUGEA en opposition à ce type de dérive

La FUGEA demande, depuis toujours et aujourd’hui plus encore, plus de solidarité et de respect entre les acteurs de la filière. Par ailleurs la FUGEA ré-insiste sur le travail de qualité effectué par de nombreux éleveurs wallons. Le manque de transparence auquel nous avons à faire dans le cas de Véviba n’arrive pas dans des fermes en autonomie ni dans des circuits courts, où agriculteurs et artisans coopèrent dans la confiance et le respect mutuel. Nous demandons aux consommateurs de soutenir ces fermes et filières en qui ils peuvent avoir confiance !
Les agissements de personnes isolées ne peuvent se répercuter sur l’ensemble d’un secteur déjà mis à mal. Le soutien à des petites structures diversifiées et localisées est primordial pour maintenir une agriculture et des produits finis de qualité, une valorisation localisée, des savoirs faires dont nous sommes fiers.
Le contrôle des éleveurs sur les produits finis et leur plus-value doit impérativement augmenter. La crise Véviba ne fait qu’ajouter une couche supplémentaire à la crise déjà éprouvée par les éleveurs. C’est pourquoi la FUGEA lance un appel généralisé à la coopération entre éleveurs pour augmenter notre contrôle sur la qualité des produits finis et leur prix ! C’est le moment de créer des coopératives porteuses de plus d’autonomie, de transparence, de valorisation de nos productions locales et de prix rémunérateurs !

La FUGEA organise aussi une grande mobilisation d’éleveurs, invités à nous rejoindre en tracteur, ce lundi 19 mars à Bruxelles. Nous voulons ré-insister sur l’importance de protéger notre agriculture familiale des importations massives de viande. Nous rappellerons aussi aux consommateurs belges comment nous travaillons et comment notre modèle agricole répond aux impasses consécutives illustrées par l’agro-industrie.

Contact presse :
Philippe Duvivier 0491/56.33.86



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