10/04/2019 : Action lait avec les éleveurs laitiers d’Afrique de l’Ouest

Ce mercredi 10 avril, des délégations d’éleveurs laitiers d’Afrique de l’Ouest et d’Europe se rassembleront à Schuman (Bruxelles) pour dénoncer, ensemble, les conséquences dramatiques de la surproduction laitière. La Fédération Unie de Groupement d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA) soutient cette manifestation et sera présente sur place pour signer une déclaration pour le lait local et équitable en Afrique de l’Ouest et en Europe.

Disparition des fermiers et agrandissement des fermes et de la production en Europe

Depuis toujours, la FUGEA dénonce le démantèlement progressif des mécanismes publics de régulation du marché du lait en Europe. Cette politique libérale a eu des impacts catastrophiques pour les producteurs laitiers belges (et européens) en particulier sur leur revenu. Le prix d’achat du lait au producteur est, en effet, fixé sur celui des produits laitiers sur le marché mondial. Il n’est donc pas déterminé par les coûts de production des éleveurs. Aujourd’hui et depuis une dizaine d’année, le prix payé aux producteurs n’est pas suffisant pour leur assurer un revenu décent ou simplement pour couvrir leurs coûts de production (les éleveurs produisant alors à perte). Le résultat net des exploitations spécialisés lait wallonnes est d’ailleurs négatif, les éleveurs laitiers ne peuvent plus vivre de leur activité et disparaissent dans notre région… Tandis que le nombre d’éleveurs diminue, les fermes restantes sont contraintes à s’agrandir et à produire toujours plus pour survivre.

Une concurrence mondiale agressive qui étouffe les filières locales

Comme le dénonce la campagne « N’exportons pas nos problèmes » de SOS Faim, la dérégulation du marché du lait en Europe a également des effets catastrophiques en Afrique de l’Ouest. En effet, elle s’est traduite par une surproduction laitière européenne qui permet aux agro-industriels de racheter du lait à bas prix et de se tourner vers les marchés ouest-africains pour écouler les surplus. Ces exportations se font notamment sous forme de mélange de poudre de lait écrémé réengraissée en matières grasses végétales (huile de palme). Ce mélange coûte jusque 30% moins cher que le lait local : une concurrence agressive qui empêche les éleveurs ouest-africains de vivre de leur travail et étouffe le développement des filières locales.

Ce mercredi 10 avril, la FUGEA rejoindra donc les éleveurs du European Milk Board (EMB) ainsi que les délégations en provenance de 6 pays d’Afrique de l’Ouest et actrices de la campagne « Mon lait est local » et équitable pour une action symbolique. Ensemble avec les producteurs, nous signerons une déclaration commune et interpellerons les représentants de l’Union Européenne lors de cette manifestation. Par cette déclaration, nous demandons à l’Union Européenne de prendre différentes mesures, en particulier :

  • Interdire toutes formes de dumping de produits laitiers et de mélanges réengraissés de matières grasses végétales sur les marchés africains ;
  • Permettre aux productrices et producteurs européens de bénéficier de prix couvrant les coûts de production et rémunérant décemment leur travail ;
  • Adopter des mesures flexibles de gestion de l’offre de la production laitière européenne pour éviter des crises résultant de surproduction ;
  • Revoir les accords et négociations commerciales entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest ;
  • Appuyer les initiatives existantes en Afrique portées par les productrices et producteurs de lait.

CONTACTS Presse: Philippe Duvivier – 0491 56 33 86 et Hugues Falys – 0497 61 64 14 

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